seychelles-les-juges-a-l-ecole-americaine-d-exploitation-de-preuves-numeriques

Written by: Samira Njoya

Alors que le monde devient de plus en plus numérique, il est essentiel pour le système judiciaire de traiter efficacement les affaires impliquant des preuves numériques. En Afrique, des initiatives émergent pour s’adapter à ces nouvelles réalités.

Le système judiciaire des Seychelles a annoncé dans un communiqué, le mardi 15 octobre, l’organisation récente d’une formation intensive de deux jours au Palais de justice de l’île du Port. Cette initiative, réalisée en collaboration avec l’Académie internationale de l’application des lois (ILEA) et Secret Service US, visait à renforcer les compétences des juges et juristes seychellois dans l’exploitation et l’authentification des preuves numériques, en réponse à l’évolution rapide des technologies.

 

« La formation a souligné l’importance de la compréhension des réseaux numériques, des préoccupations en matière de respect de la vie privée et de la complexité de la présentation de preuves numériques dans les salles d’audience, en particulier dans le contexte des affaires transnationales », indique le communiqué.

Au cours de cette formation, des thèmes cruciaux ont également été abordés, notamment l’évolution des lois face aux progrès numériques, la protection de la vie privée en relation avec les exigences de sécurité, et l’authentification des preuves numériques. Les juges ont été formés à faire la distinction entre les preuves légitimes et celles qui pourraient être falsifiées, en s’appuyant sur des exemples tirés des réseaux sociaux comme Facebook et d’images modifiées.

Cette initiative intervient dans un contexte mondial où l’exploitation des données numériques est de plus en plus essentielle pour l’administration de la justice. L’ère numérique et l’émergence de nouvelles technologies, telles que l’IA, imposent aux juridictions de se moderniser. Une enquête réalisée par Cellebrite, une entreprise israélienne spécialisée en cybersécurité, révèle que 60 % des plus de 2000 enquêteurs, procureurs, gestionnaires et experts en criminalistique numérique interrogés estiment que les preuves numériques sont plus importantes que l’ADN. Par ailleurs, 74 % des répondants estiment que les données numériques augmentent le succès des résolutions d’affaires, soulignant ainsi l’importance cruciale de formations spécialisées dans ce domaine.

Ainsi, grâce à cette formation, les juges des Seychelles sont désormais mieux armés pour faire face aux défis liés à la gestion des preuves numériques. L’initiative renforce non seulement la capacité du système juridique de relever les défis actuels, mais renforce également l’engagement du pouvoir judiciaire envers la transparence, la sécurité et l’équité à l’ère de la transformation numérique.

Samira Njoya

Lire aussi:

Vers l’adhésion des Seychelles à la Convention de Budapest sur la cybercriminalité