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[DIGITAL Business Africa] – TikTok visé par une nouvelle procédure judiciaire en un mois. Après l’audition de son patron Shou Zi Chew par le Congrès américain pour espionnage, ce début mars 2023, c’est autour du Rassemblement des Entreprises du secteur TIC de porter plainte contre TikTok. Le Restic compte saisir la Commission de Protection des Données personnelles du Sénégal, en raison du non-respect par le réseau social chinois de la législation sur les données personnelles, des enfants et des mineurs. Dans un entretien accordé à Radio France internationale, ce 28 mars 2023, Moustapha Diakhaté, secrétaire général exécutif du Restic, est revenu sur le contexte de cette éventuelle poursuite judiciaire. L’une des raisons de la saisine de la Commission de Protection des Données personnelles du Sénégal est la rémunération des créateurs de contenus.
« Parmi nos membres, nous comptons beaucoup de travailleurs indépendants, des gens qui produisent du contenu, ces contenus sont diffusés sur TikTok et les autres réseaux sociaux. Malheureusement, pour pouvoir être payés, les gens sont obligés d’ouvrir des comptes en Europe, en Asie ou en Amérique. Depuis le Sénégal ou l’Afrique, ils ne peuvent pas bénéficier de ces mécanismes de rémunération. Or, leurs contenus sont visualisés par des millions d’usagers TikTok. Il faut que ces fonds soient mieux dotés et ouverts aux producteurs de contenus d’Afrique. Ce n’est pas parce qu’ils sont logés en Afrique que l’on ne doit pas les rémunérer », s’est-t-il confié.
Et d’ajouter : « Nous sommes partis d’un constat extrêmement simple. TikTok se développe beaucoup au Sénégal, un marché extrêmement dynamique pour les réseaux sociaux. Tout récemment, on a vu que TikTok s’est développé sur un segment démographique bien particulier composé surtout d’enfants et d’adolescents. Vous savez que la moyenne d’âge au Sénégal tourne autour de 18-19 ans. TikTok intéresse des enfants, des adolescents et des jeunes entre 16 et 17 ans, jusqu’à 23-24 ans. Et nous pensons que souvent ces jeunes n’ont pas la maturité pour faire face à certains contenus auxquels ils sont exposés. C’est un souci majeur pour nous, d’abord en tant que professionnels du secteur, mais aussi en tant que parents », a-t-il avoué Concrètement, il rapproche à TikTok un certain nombre de contenus ( provenant de l’extérieur) de nature à faire la promotion de la violence et de la dépravation des mœurs.
Moustapha Diakhaté, secrétaire général exécutif du Restic relève aussi dans sa plainte un risque de siphonnage des données des utilisateurs sénégalai.
« Nous partageons la même inquiétude que les autres pays, que ce soit en Amérique ou en Europe. C’est d’ailleurs un phénomène qui ne se limite pas à TikTok., mais qui peut s’amplifier avec TikTok, car c’est le réseau social qui croît le plus rapidement dans nos pays. Il y a beaucoup de réseaux sociaux très actifs en Afrique qui recueillent énormément de données sur nous. Des images, des messages, etc. Et pour lesquelles nous n’avons pas de visibilité jusqu’à présent. Où se trouvent ces données ? Comment sont-elles conservées et stockées ? Donc nous voudrions que les réseaux sociaux en général et TikTok en particulier puissent s’ouvrir à nous, aux autorités officielles de ce pays, pour au moins clarifier ces mécanismes de stockage des données sur les enfants et les adolescents qui ouvrent des comptes dans ces réseaux. Et voir dans quelles conditions ces données sont préservées afin qu’elles ne puissent pas faire l’objet d’une utilisation autre à laquelle elles sont initialement destinées », a-t-il dit.
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Par Jean Materne Zambo, Sources : rfi.fr numérisation.com, france24.fr, tf1info.fr
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