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Written by: Adoni Conrad Quenum

Divers problèmes émergent dans différents pays du continent à cause des applications de VTC. Le marché africain n’était pas encore prêt pour ces changements qui se sont accélérés avec la pandémie de la Covid-19.

Au Nigeria, les chauffeurs d’Uber et de Bolt, des applications de VTC, ont annoncé le mardi 20 juin envisager une nouvelle grève. Regroupés au sein de l’Amalgamated Union of App-based Transport Workers of Nigeria (AUATWON), une organisation qu’ils veulent légitimer comme leur syndicat officiel, ils s’étaient mis en grève le 7 juin à cause d’un certain nombre de revendications à l’endroit de leurs employeurs.

Jolaiya Moses, trésorier de l’AUATWON, explique que « les sociétés détenant les applications de VTC n’ont rien fait pour répondre à nos demandes. Nous sommes censés entamer une grève illimitée si rien n’est fait à ce sujet ».

Entre autres, l’une des raisons de ces tensions entre employeurs et employés est le prix de base des courses jugé trop bas par les chauffeurs. Les baisses de prix successives pour attirer la clientèle face à la concurrence font que les chauffeurs ne réalisent plus assez de marge.

« Les chauffeurs ne peuvent pas faire face à la tarification actuelle ; nous vendons en dessous du prix de revient. Le meilleur moyen d’augmenter les bénéfices des chauffeurs sera de réduire les commissions exorbitantes imposées aux chauffeurs par les sociétés d’application », a ajouté Jolaiya Moses.

L’apparition des applications de VTC en Afrique a fortement influencé le marché. Le secteur est en pleine croissance et profite d’une absence de réglementation dans plusieurs pays du continent. D’après la base de données Statista, le chiffre d’affaires du segment « Ride-hailing & Taxi » devrait atteindre 4,13 milliards $ cette année, et le nombre d’utilisateurs des navettes et taxis devrait s’élever à 62,12 millions d’ici 2027.

Par ailleurs, il faut signaler que les entreprises Bolt et Uber ne sont pas totalement restées sans réaction face aux nombreuses revendications. Elles ont relevé le tarif de base des courses mais les chauffeurs jugent cette augmentation insignifiante. Ils demandent aux entreprises de réduire leur commission de 20% tout en augmentant les frais de transport de 200%.

Adoni Conrad Quenum

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