[DIGITAL Business Africa] – Le Vice-Président de l’Union des forces démocratiques de Guinée n’y est pas allé de main morte. Le Dr Fodé Oussou Fofana s’ est attaqué avec véhémence au ministre des Postes et Télécommunications Ousmane Gaoual Diallo lors de l’assemblée générale hebdomadaire de l’ UFDG ce samedi, 10 février 2024. L’opposant dénonce la décision du gouvernement de transition de restreindre internet en Guinée depuis pratiquement deux mois. Pour le Dr Fodé Oussou Fofana, le responsable de cette situation est le ministre des Postes et Télécommunications, Ousmane Gaoual Diallo qui brille par son inertie.
« Nous sommes tous conscients de l’insécurité qui règne, mais cela n’affecte pas seulement le peuple, le gouvernement aussi est concerné. Nous utilisons des VPN, tout comme le gouvernement. La Guinée perd des sommes considérables. Actuellement nous sommes incapables même de passer des appels téléphoniques. L’électricité est devenue un luxe. Les pylônes d’orange dépendent de l’EDG. Sans électricité, il n’y a pas de communication. Pendant plus de deux mois l’internet nous est coupé et Ousmane Gaoual Diallo est le ministre des Postes et Télécommunications. Lorsqu’il était ministre de l’urbanisme, les démolitions des maisons ont eu lieu. C’est ce qu’il a obtenu en rejoignant le gouvernement. Aujourd’hui, le ministre en charge des Postes et Télécommunications prive le pays d’internet, entraînant des pertes financières colossales. Nous avons un ministre affirmant que l’internet n’est pas un droit, peut-être qu’il ne comprend pas ce que cela signifie. Cette coupure d’internet conduit au chômage de nombreux jeunes », a dit le Dr Fodé Oussou Fofana.
La Guinée s’apprête à entrer dans son troisième mois de privation d’Internet. Depuis le 24 novembre 2023, l’accès au web et aux réseaux sociaux est limité à l’intérieur du pays. Les services d’appel comme WhatsApp sont aussi impactés. Les internautes ont recours aux outils VPN pour contourner ces restrictions. En janvier 2024, l’ONG Amnesty international accusait les autorités de transition de « multiplier les violations du droit à la liberté d’expression ».
Un musellement qui touche beaucoup plus les médias. Ce que n’admet pas le Dr Fodé Oussou Fofana eu égard à ce que représente le pouvoir de l’information dans une société.
« La fermeture des médias entraîne le chômage, la misère et la précarité chez les jeunes qui y travaillent. La presse est le quatrième pouvoir dans une démocratie. Les journalistes ont le droit d’informer, de critiquer et de dénoncer. En cas de désaccord, il est possible de demander un droit de réponse ou de porter plainte en justice. Qui a peur des journalistes ? Qui redoute la critique ? Maintenant, les chaînes de télévision sont retirées des bouquets Canal+. L’UFDG, au nom du président Cellou Dalein Diallo, exprime sa solidarité envers la presse guinéenne. Je demande à tous les militants et sympathisants de l’UFDG de ne jamais s’en prendre à un professionnel de la presse, ni à un organe de presse ».
Et d’ajouter : « Nous avons été injustement critiqués par certains médias, mais nous l’acceptons car demain, sous la présidence de Cellou Dalein, la liberté de la presse sera garantie. Nous ne craignons pas la critique, nous la considérons comme constructive. Je m’engage solennellement à ce que demain, sous la présidence de Cellou Dalein, la presse soit libre. Les subventions seront accordées et vous aurez le droit de critiquer qui vous voulez. Si un ministre est critiqué, qu’il organise une conférence de presse pour se défendre. Si un directeur est accusé, qu’il s’explique publiquement », a dit Dr Fodé Oussou Fofana.
En 2022, le secteur des télécommunications et de la finance technologique ont contribué à booster l’économie de la Guinée. Orange Guinée, par exemple a rapporté au pays plus de 1000 milliards et quelques millions [de francs guinéens] et Orange finances mobiles Guinée avait contribué à plus de 198 milliards [de francs guinéens]. Les deux filiales du groupe Orange étaient loin devant les sociétés minières. S’agissant de MTN, sur chaque pass internet acheté, 23% du montant déboursé revient forcément à l’État sous forme de taxes, selon Jeune Afrique.
Par Jean Materne Zambo