Written by: Samira Njoya
L’IA offre à l’Afrique une chance unique de relever des défis majeurs et de dynamiser son développement économique. Cependant, pour maximiser les bénéfices, il est crucial d’engager des investissements significatifs.
Le gouvernement djiboutien s’est fixé l’objectif de transformer le pays en un hub régional d’innovation en intelligence artificielle (IA) d’ici quelques années. Ce projet ambitieux a été confirmé par Houssein Ahmed Assoweh (photo), représentant de Djibouti à l’atelier régional de l’ICESCO (Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture) pour l’élaboration de la Charte du monde islamique pour l’IA qui s’est tenu la semaine passée à Rabat, au Maroc.
« Nous continuerons à investir dans l’éducation et la formation en IA pour renforcer les compétences nationales. De plus, nous envisageons de lancer plusieurs projets pilotes dans les domaines prioritaires identifiés. L’objectif est de positionner Djibouti comme un hub d’innovation en IA dans la région de la Corne de l’Afrique. Je suis convaincu que Djibouti a un rôle important à jouer dans l’écosystème global de l’IA », a déclaré Houssein Ahmed Assoweh dans une interview à l’Agence Djiboutienne d’Information.
Selon cet expert en IA, Djibouti élabore sa stratégie nationale en la matière, laquelle se concentre sur l’amélioration des conditions de vie dans un contexte environnemental difficile. Elle prend en compte l’utilisation de l’IA dans des domaines critiques tels que l’agriculture intelligente, la santé, la logistique et les transports, ainsi que l’éducation. Ces efforts s’inscrivent dans le cadre « Vision 2035 », la stratégie de développement du gouvernement djiboutien qui aspire à doter le pays d’infrastructures numériques de classe mondiale.
En misant sur l’IA, Djibouti se positionne pour devenir un acteur clé de l’innovation technologique en Afrique. L’IA pourrait notamment permettre des avancées significatives dans l’agriculture intelligente, optimisant les rendements agricoles malgré les défis climatiques du pays. Dans le domaine de la santé, elle pourrait faciliter des diagnostics plus précis et un accès accru aux soins, notamment dans les zones reculées.
Selon le rapport « Annual Global CEO Survey » du cabinet PwC, l’IA pourrait contribuer à l’économie mondiale à hauteur de 15 700 milliards de dollars d’ici 2030, dont 1 200 milliards de dollars pourraient être générés en Afrique. Cette contribution représenterait une augmentation de 5,6 % du produit intérieur brut du continent sur la période, soulignant ainsi le potentiel énorme de l’IA pour stimuler la croissance économique du continent, si elle est bien exploitée.
Samira Njoya
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