Ces derniers jours, une guerre marketing entre Coca-Cola et World Cola défraie la Chronique sur la toile. La cause, un visuel de Coca-Cola avec un slogan poignant annonçant son retour au pays des Hommes intègres proposée par l’agence WAC fait le buzz sur internet. Beaucoup croient dur comme au fer au retour du géant américain de boisson au Burkina Faso, mais il n’en est rien. Du moins pas officiellement…
La genèse du buzz
Tout est parti de la publication d’une nouvelle agence de communication locale avec pour cœur de métier la création de concept publicitaire.
L’agence WAC, car c’est d’elle qu’il s’agit, a mise en ligne sa proposition de créa pour le retour de Coca Cola au Burkina Faso afin de recueillir les avis de leurs communauté Facebook et LinkedIn.Le caractère provocateur du slogan utilisé pour le visuel et la qualité de celui-ci la rend virale et beaucoup en attribue naturellement la paternité au géant Américain Coca-Cola qui annoncerait officiellement son retour. Il faut dire que l’agence en question n’y est pas allée de main morte. Elle ne s’est pas limitée à la publication du visuel, mais l’a également mise en scène sur un panneau publicitaire de la ville. Ce qui a fortement contribué au fait que les gens y ont vu une annonce officielle.
Nous sommes allées auprès de l’agence pour en savoir plus sur l’environnement de création de ce visuel et comment ils ont vécu la propagation de la rumeur à travers une interview d’un des fondateurs.
Digital Magazine Burkina : pourquoi le nom WAC ?
Odilon SANKARA : « WAC est l’acronyme de We Are Creatives qui signifie nous sommes créatifs en français. » Nous annonce d’emblée Odilon SANKARA Co-fondateur de l’agence.
Nous tenions à avoir un nom africain qui marque les esprits et qui montrerait le caractère créatif de l’agence. Avec le nom WAC, nous parlons aux Africains et sa définition anglophone montre l’envie d’exporter notre créativité au-delà de nos frontières.
Digital Magazine Burkina : pourquoi créer cette agence ?
Odilon SANKARA : en réalité, l’agence est née de deux choses : la frustration et le rêve. La frustration parce que nous avons remarqué que les grandes entreprises qui mettent de gros budgets pour leurs campagnes publicitaires en occurrence les grandes multinationales s’attachaient les services de studio de création étranger pour communiquer sur notre territoire. Nous nous sommes demandées pourquoi ? La réponse était simple, il n’existait pas à notre connaissance d’agence création publicitaire a proprement dit au Burkina. Les entreprises devaient alors s’attacher les services de plusieurs prestataires (photographe, concepteur-rédacteur, directeur artistique, graphiste, chef de projet…) afin de pouvoir réaliser leurs campagnes ici. Nous nous sommes dit qu’il y a quelque chose à faire, nous réunir, nous prestataires en freelance dans ce domaine afin de créer une agence All in One afin de répondre à ce besoin.
Le rêve parce qu’aucun membre de l’équipe n’a une formation initiale en communication et plusieurs années d’expérience comme le demande les entreprises. En plus, il est rare que des entreprises confient des projets de grandes ampleurs publicitaires comme les lancements de produit aux agences dites « petites » comme la nôtre. Mais nous avons foi en notre compétence créative et travaillons à l’améliorer tous les jours. La viralité de la proposition de la créa sur Coca nous conforte dans nos ambitions et les commentaires, avis et critiques que nous avons reçu de certains devanciers et experts du domaine nous aidera à nous améliorer.
Digital Magazine Burkina : quelle est l’histoire derrière le visuel Pour Coca-Cola.
Odilon SANKARA : Si je vous le dis, vous n’allez pas en revenir…
Alors que nous étions en discussions avec Amir SAWADOGO (chef studio) , Issouf KONKOBO (directeur artistique) et Arsène SANKARA (chargé des relations extérieures).
Je réfléchissais déjà sur une campagne qui pourrait être innovatrice et dans un style assez agressif parce que je trouvais et l’équipe aussi qu’on ne sent pas beaucoup la concurrence dans la communication des sociétés chez nous. Le sujet entre Coca-Cola et World Cola me parlait parce que j’avais déjà écrit sur le sujet sur LinkedIn.
Le slogan m’est venu dans la douche alors que j’écoutais la chanson RAP de Smarty, le jeu de mots dans le punch line « tout ce qui brille n’est pas dehors » qui je crois bien viens du célèbre adage : « Tout ce qui brille n’est pas de l’or » avait retenu mon attention.
J’ai eu une inspiration et j’ai alors proposé le Slogan : « Tout ce qui est cola, n’est pas forcément Coca. Buvez le vrai Coca-Cola de nouveau disponible partout au Burkina Faso » à Rasta (NDLR Issouf KONKOBO) qui m’a proposé un premier visuel. Il était créatif, mais nous ne le trouvions pas à la hauteur de nos ambitions. Nous avons fait une séance photo avec Amir et son Éric DA pour un second visuel où le slogan a été raccourci. Après avoir pris des avis de proches, nous avions des retours mitigés. Le Slogan était bien, mais le visuel ne le mettait pas assez en avant. Il s’en est suivi une autre séance Photo et un visuel.
Le visuel qui a fait mouche était la quatrième conception après un peu plus de 04 mois.
Digital Magazine Burkina : vous attendiez-vous à un tel succès ?
Odilon SANKARA : franchement non. Mais nous ne nous attendions pas aussi à un flop parce que à la base l’objectif était d’avoir de la visibilité sur LinkedIn et recueillir les avis de professionnels du domaine. Après que ça soit virale à ce point, nous en étions agréablement surpris.
La réplique proposée par l’autre agence au nom de World Cola a fortement contribué à la polémique et du coup à l’expansion du visuel. Les socionautes y ont vu une guerre de com et les disputes font toujours coulées beaucoup d’encres.
Digital Magazine Burkina : c’est quoi la suite ? Avez-vous des contacts avec Coca ?
Odilon SANKARA : À ce jour non et nous ne nous faisons pas d’illusions parce que Coca ne décentralise pas sa communication par zone d’après notre étude. Mais qui sait peut-être un jour…
Pour l’heure, nous sommes concentrés sur nos projets en cours avec nos clients et la polémique nous a ouvert d’autres opportunités au Burkina comme à l’international que nous travaillons à saisir. Avec l’appui de Média comme le vôtre également, nous aurons sûrement plus de retours.
Digital Magazine Burkina : quelle est la morale de toute cette histoire selon vous ?
Odilon SANKARA : pour moi cette histoire donne deux leçons. La première, c’est de toujours vérifier la source d’une information avant de la relayer surtout en ces temps de crises. Je dis ça parce que beaucoup l’ont relayé comme étant un visuel officiel de Coca-Cola, même si c’est flatteur, il n’en est rien pour l’instant. J’imagine bien que c’est comme ça que les fakes news qui porte atteinte au bon fonctionnement de l’Etat se propagent souvent également et en ces temps de crise, chacun devrait faire plus attention.
La seconde, c’est qu’avec Internet, tout va vite et qu’on peut en tirer avantage en l’utilisant à bon escient. La preuve partie de rien, ce visuel est devenu viral et a mis plus de lumière sur notre structure.
Digital Magazine Burkina : c’était quand même osé de prendre l’image du géant mondial du marketing et de la communication et créer de toute pièce une campagne de communication. Ne craignez-vous pas de réactions de protestations de Coca-Cola ?
Odilon SANKARA : Osé ? Oui ! Mais au départ nous n’imaginions pas que cela aurait une telle ampleur. Comme je l’ai dit plus haut, à la base, nous partagions le visuel avec seulement notre audience qui fait en tout et pour tout moins au maximum 10.000 personnes touchées par publication sur tous nos réseaux confondus. En plus nous si vous lisez notre publication, vous comprendrez immédiatement que ce n’est pas une annonce de Coca-Cola.
Cependant, quand les choses ont commencé à prendre une autre ampleur, nous avons pensé à ces réactions possibles de protestation, mais jusqu’aujourd’hui, nous n’avons pas eu de retours de ce type.
Mais il faut dire que cela montre aussi toute la pleine puissance de la notoriété de Coca-Cola. Pour qu’une publication d’une page comme la nôtre devienne à ce point viral, il faut qu’il ait un réel engouement autour du sujet de la créa et le retour de Coca-Cola est attendue au Burkina.
Digital Magazine Burkina : comment contacter l’Agence WAC ?
Odilon SANKARA : En ligne directe, nous sommes disponibles par appel téléphonique et WhatsApp au 53386613 et par mail à l’adresse : direction@agencewac.com. Nous sommes également disponibles sur nos réseaux sociaux (Facebook, LinkedIn et Instagram) sous le nom : « Agence WAC » et au siège sis à la cité an 3 non loin du ciné Neerwaya.
Digital Magazine Burkina : Un mot de fin ?
Odilon SANKARA : Je profite de votre canal pour dire aux entreprises et personnes désireuses de mettre plus de créativité dans leurs communications que nous sommes disponibles et serons heureux de les accompagner. C’est également le lieu de dire merci à tous ceux qui nous encourager à travers des messages, des critiques, des suggestions et des recommandations.
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Digital Magazine Burkina, La Rédaction