[DIGITAL Business Africa] – Plusieurs agents publics et parapublics au Cameroun s’arment de compétences numériques. Ils vont en guerre contre l’ennemi de l’heure : les fake news ou encore les fausses nouvelles. L’ Agence nationale des Technologies de l’Information et de la Communication (Antic) organise un séminaire de renforcement des capacités de quatre jours. La cérémonie d’ouverture des travaux a été présidée ce 11 septembre 2024 par son directeur général, Pr Ebot Ebot Enaw.
Les participants sont formés sur les techniques de communication numérique qui leur permettraient d’anticiper et de détecter les fake news et d’en contrecarrer les effets, d’identifier les images et vidéos créées de toutes pièces par des individus malveillants pour des campagnes de propagande sur les réseaux sociaux.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le DG de l’ Antic, Pr Ebot Ebot Enaw, a exhorté les participants à utiliser les compétences numériques nouvellement acquises pour garantir la présence effective des institutions gouvernementales en ligne, fournir un aperçu des actions gouvernementales ainsi que des démentis en temps réel des fausses informations afin d’assurer une meilleure visibilité et efficacité des politiques publiques.
Dans l’espace public physique, la désinformation est punie par la loi N° 2016/007 du 12 juillet 2016, portant code pénal en son article 113. – Propagation de fausses nouvelles. Il dispose :
« Est puni d’un emprisonnement de trois (03) mois à trois (03) ans et d’une amende de cent mille (100 000) à deux millions (2 000 000) de francs, celui qui émet ou propage des nouvelles mensongères, lorsque ces nouvelles sont susceptibles de nuire aux autorités publiques ou à la cohésion nationale », précise le texte.
Dans le cyberespace, la loi n°2010/012 du 21 décembre 2010, relative à la cybersécurité et à la cybercriminalité au Cameroun est claire en son article 78-1 :
« Est puni d’un emprisonnement de six (06) mois à deux (02) ans et d’une amende de 5.000.000 (cinq millions) à 10.000.000 (dix millions) F CFA ou de l’une de ces deux peines seulement, celui qui publie ou propage par voie de communications électroniques ou d’un système d’information, une nouvelle sans pouvoir en rapporter la preuve de véracité ou justifier qu’il avait de bonnes raisons de croire à la vérité de ladite nouvelle », rappelle le texte.
Parmi les missions de l’ Antic, il y a la promotion des TIC et l’ assainissement du cyberespace du Cameroun. L’agence se voit parfois contrainte de fermer les faux comptes généralement utilisés par des individus malveillants. Ceux-ci usurpent l’identité de personnalités publiques pour propager de fausses nouvelles ou perpétrer des arnaques en ligne. L’ Antic dit avoir détecté 843 faux comptes grâce à une collaboration effective avec les plateformes des réseaux sociaux qui les hébergeaient.
Par Jean Materne Zambo, source : Antic (Facebook)