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Written by: La rédaction

Les start-up africaines spécialisées dans la blockchain commencent à émerger, mais font face à un manque de financement, un accès limité aux formations et aux fausses idées répandues sur cette technologie injustement associée aux fraudes liées aux cryptoactifs.

80,5% des fondateurs de start-up blockchain africaines déplorent le manque de soutien de la part des Etats au développement de cette technologie dont les domaines d’application et les cas d’usage sont extrêmement variés, selon un rapport publié en avril 2023 par le think tank Africa Blockchain Institute, en collaboration avec Algorand Foundation, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour le développement de la technologie blockchain à travers le monde.

Intitulé « Africa Blockchain Report 2023 », le rapport se base sur une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de fondateurs de jeunes pousses du secteur dans quatre pays africains, le Sénégal, le Maroc, Maurice et l’Ethiopie. Evoquant le soutien dont ils ont besoin, ces acteurs de l’écosystème blockchain ont notamment cité le financement (58,5%), la formation (43,9%), le mentorat entrepreneurial (29,3%), les programmes d’accélération (26,8%), l’appui à l’accès aux marchés (22%) et les programmes d’incubation (17,1%).

Le rapport confirme que le principal défi auquel font face ces start-up en Afrique reste le manque de financement (56,1%).  L’insuffisance de l’accès à des programmes de formation et les fausses idées répandues sur la technologie blockchain arrivent ex-aequo en deuxième position (39%), devant le cadre réglementaire inadéquat (31,7%) et le manque d’incubateurs (17,1%).

D’après les entrepreneurs interrogés, les fausses idées répandues sur la blockchain en Afrique tiennent au fait que la majorité de la population pense que cette technologie ne concerne que les cryptomonnaies, et l’associe souvent aux escroqueries et aux fraudes financières liées aux cryptoactifs. Malgré le manque de soutien des Etats, les start-up africaines actives sur ce segment parviennent à développer des solutions innovantes. 

Les applications blockchain les plus développées par celles couvertes par l’enquête sont les contrats intelligents (24,4%), les systèmes de gestion des identités (22%), les solutions de paiement transfrontalier (17,1 %), les plateformes d’échange de cryptomonnaies (14,6 %), la création des jetons non fongibles/NFT (14,6 %), les systèmes de gestion des chaînes d’approvisionnement et de logistique (12,2%). D’autres applications concernent notamment la publicité et le marketing, la lutte contre le blanchiment d’argent et le vote électronique.

58,5% des promoteurs interrogés travaillent sur leurs applications depuis moins d’un an, tandis que 24,4% y planchent depuis plus de cinq ans. Cela montre que l’adoption des innovations de la blockchain en est encore à ses débuts en Afrique, particulièrement en ce qui concerne le développement de cas d’usage ayant un impact direct sur les individus, les entreprises et la société dans son ensemble. Le rapport note dans ce cadre que les cas d’usage de la technologie blockchain sont beaucoup plus variés en Afrique anglophone qu’en Afrique francophone, où la majorité des jeunes pousses se concentrent sur le segment de la finance.

Sur un autre plan, Africa Blockchain Institute fait remarquer que la majorité des start-up blockchain du continent sont encore aux premiers stades de leur développement. 43,9% des start-up sont au stade de l’idéation et 29,3% en phase d’amorçage. 9,8% de ces entités sont déjà bien établies et rentables, alors que 2,3% seulement sont en phase de scaling.