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Written by: Adoni Conrad Quenum

L’Afrique est le continent où l’Internet mobile est le plus cher au monde, selon l’UIT. Les populations africaines dépensent en moyenne 4,9% du RNB mensuel par habitant pour accéder à un forfait mensuel décent. La moyenne mondiale est de 1,3%.

En 2023, le coût d’accès à l’Internet mobile en Afrique de l’Ouest s’est avéré plus abordable au Nigeria, au Ghana et en Côte d’Ivoire, selon des données de l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence spécialisée des Nations unies pour les technologies de l’information et de la communication.

Au Nigeria, il faudra débourser 1,61% du revenu national brut (RNB) mensuel par habitant pour accéder au forfait mobile à large bande le moins cher fournissant au moins 2 Go de données mensuelles en utilisant au moins la technologie 3G. Au Ghana et en Côte d’Ivoire, le coût est respectivement de 1,94% et de 2% du RNB mensuel par habitant pour avoir accès au même type de forfait.

Selon les recommandations de l’UIT, Internet est considéré comme abordable quand son coût est égal à 2% ou moins du RNB mensuel par habitant. En Afrique de l’Ouest, seuls le Nigeria, le Ghana et la Côte d’Ivoire sont dans les clous. En Afrique, la moyenne s’est établie en 2023 autour de 4,9% du RNB mensuel par habitant. Le Sénégal (2,47%) et la Mauritanie (3,01%) sont en deçà de ce chiffre.

Quant à la Guinée-Bissau, au Burkina Faso et à la Gambie, ce sont les pays où l’Internet mobile est le plus cher dans la sous-région ouest-africaine. Pour les populations de ces pays, il faudra respectivement dépenser 9,79%, 9,81% et 11% du RNB mensuel par habitant pour accéder au forfait susmentionné.

1 COUTSource : UIT

Diverses raisons expliquent la cherté d’Internet dans ces pays. Selon le rapport « The State of Broadband 2024: Leveraging AI for Universal Connectivity » publié en juin 2024, la Broadband Commission estime que « le manque d’accessibilité financière reste un obstacle majeur à l’accès à l’Internet, en particulier dans les économies à faible revenu ». Et d’ajouter : « par rapport aux prix pratiqués dans les économies à revenu élevé, le panier de services mobiles à large bande est 5,5 fois moins abordable dans les économies à revenu moyen inférieur et plus de 20 fois moins abordable dans les économies à faible revenu ».

Le rapport « State of Mobile Internet Connectivity 2024 » de l’Association mondiale des opérateurs de téléphonie, de son côté, indique que l’Afrique subsaharienne est la région où l’écart de couverture est le plus élevé, avec 13 %. Cela est principalement attribuable au manque d’infrastructures de télécommunications, obligeant certains marchés à compenser leur rareté en appliquant des tarifs élevés pour rentabiliser les ressources disponibles. « Les réseaux à large bande fixe sont très coûteux à déployer, à entretenir et à mettre à niveau, en fonction de la géographie et de l’extension du territoire à couvrir », a affirmé l’UIT.

Adoni Conrad Quenum

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