Written by: Adoni Conrad Quenum
La cybersécurité est devenue, au fil des années, l’une des préoccupations majeures des pays africains. La révolution technologique en cours dans le monde, à laquelle prennent activement part les pays d’Afrique, a mis en lumière les failles du cyberespace africain.
Le lundi 1er juillet, la multinationale russe spécialisée dans la sécurité des systèmes d’information Kaspersky donne 4 recommandations pour se protéger des cybercriminels spécialisés dans l’escroquerie en ligne en Afrique de l’Ouest (brouteurs). La génération de mots de passe complexes, la méfiance vis-à-vis des SMS suspects, la recherche du symbole du cadenas sur les sites Internet et le téléchargement d’applications de sources fiables sont autant de recommandations faites par Kaspersky.
Ces conseils font suite à une étude réalisée auprès de 200 personnes en janvier 2024 par l’entreprise russe de cybersécurité sur l’utilisation des téléphones mobiles en Afrique de l’Ouest. Elle met en lumière les menaces croissantes posées par les « brouteurs » dont l’activité nuit gravement à la confiance et à la sécurité numérique dans la région. Leurs faits d’armes vont de l’usurpation des réseaux sociaux, des faux prêts et bourses, des achats en ligne et contrefaçon aux concours et compétitions, aux escroqueries en matière de santé et beauté, par webcam et accès à distance.
« Avec l’accès croissant à Internet en Afrique de l’Ouest, la sécurité en ligne devient une préoccupation pour les populations locales. En Côte d’Ivoire et au Sénégal, 46% de la population se connecte quotidiennement à Internet, soit environ 9,6 millions d’internautes. […] 50,5% des Ivoiriens et Sénégalais utilisent leurs téléphones mobiles quotidiennement pour des besoins professionnels et personnels. Les réseaux sociaux sont utilisés par 87,7% des utilisateurs, suivis des appels vidéo (68,1%) et des applications de géolocalisation (60,8%) », souligne Kaspersky.
Selon Kaspersky, la connectivité accrue expose les utilisateurs à divers risques de cybercriminalité, y compris les arnaques sentimentales qui exploitent les réseaux sociaux et les plateformes de communication. Ces arnaques ont causé plus de 1,3 milliard $ de pertes mondiales entre 2017 et 2022, avec une perte moyenne de 4 400 $ par victime, selon Interpol.
En Afrique, les questions de cybersécurité sont encore peu abordées au niveau national par manque de compétences ou d’infrastructures. Selon l’édition 2020 du rapport « Global Cybersecurity Index » publié par l’Union internationale des télécommunications, les indices de cybersécurité de la Côte d’Ivoire et du Sénégal se sont respectivement établis à 67,82 (11e place) et à 35,85 (18e place). Plusieurs pays de la région, tels que le Mali (10,14), le Niger (11,36) ou encore la Guinée (20,53), sont plus vulnérables.
Par ailleurs, les autorités des divers pays prennent de plus en plus de mesures pour assainir leurs cyberespaces. Entre autres, elles mettent en place des stratégies nationales de cybersécurité, mettent en place des équipes nationales de réponse aux incidents informatiques, adhèrent à des conventions comme celle de Malabo sur la cybersécurité et les données à caractère personnel ou celle de Budapest sur la cybercriminalité.
Adoni Conrad Quenum
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